LUCAS WEINACHTER

LUCAS WEINACHTER

L’ARTISTE

Lucas Weinachter est un artiste français, né le 27 décembre 1959 en Lorraine, vit et travaille à Paris.

En 1980, il intègre l’école des beaux-arts, ou il étudie l’architecture jusqu’en 1982. Cette orientation qui est « un choix dirigé avec un père architecte » l’éloigne à peine de ses premiers penchants, puisque peintre et dessinateur d’origine, il prend simultanément au sein de l’école des beaux-arts, des cours de peinture à l’atelier de Vladimir Velickovic et éprouve la nécessité d’étudier l’anatomie.

Pour Lucas Weinachter, le dessin est l’outil avec lequel il interroge le monde, s’en empare avec une austérité, une intensité expressive qui ne cède en rien à la séduction. Son univers est aussi énigmatique qu’intriguant, aussi étrange qu’envoutant. Un univers poétique qui est baigné par la mélancolie, ce sentiment dont il dit : “j’aime la définition de la mélancolie dans la pensée antique : elle signifiait un état qui permettait de vivre, de se dépasser, de chercher un sens à sa vie. Ce que nous faisons tous. »

Si la peinture et le dessin sont ses premiers amours, c’est une rencontre avec l’artiste Louis Pons au début des années 80 qui déclenche chez lui le désir de développer un travail en volume, des assemblages qu’il enferme dans des boites, puis sous des globes de verre dans l’esprit des reliquaires et des cabinets de curiosités…

Il reprendra un travail pictural à la fin des années 90, qu’il ne commencera à exposer qu’à partir de 2004 avec un thème sur les végétaux.

Un travail où les végétaux se découvrent, comme couchés entre les pages d’un herbier. Ou l’on retrouve la minutie d’un entomologiste qui épinglerait des feuilles à l’instar de papillons, l’entêtement d’un botaniste qui répertorie, en quête de la plante mythique qui ne fleurit que dans l’imaginaire. Lucas Weinachter nous fait partager sa vision d’un univers végétal, poétique et étrange

Sa maitrise du métier est aussi efficace dans son dialogue avec la réalité. Une réalité dont il cherche à percer le mystère. Il excelle autant dans les portraits, les thèmes de l’enfance ou la vanité que dans les paysages, les végétaux et l’architecture.

C’est sa technique et son dessin qui l’autorisent à aborder tous ces nombreux thèmes. Il travaille sur des supports qui placent son geste au cœur d’une même fragilité : papier de soie, papier de chine… Malmenés, brulés, chiffonnés, percés ou recousus grossièrement, des fils qui accompagnent son trait, entrent en résonnance avec son propos. Dans la délicatesse comme la sauvagerie.

Celui du visage qui présentera à partir de 2011 avec des Faciès énigmatique qui ne trahit rien de ce qui le préoccupe, impavide, à demi voilé par le travail subtil de la matière, par les glacis et les transparences, les ombres et une lumière tout en retenue. Des individus anonymes inspirés par des documents qui datent du début de la photographie et qui servent de point de départ. Tout son art est d’aller chercher l’humanité dans ces absences et de nous la révéler.

La destinée de l’homme le questionne, marqué par la tragédie de 14-18, c’est ainsi qu’en 2013, il peint les visages de l’horreur, avide de montrer pour dénoncer. Il met en scène une sorte d’allégorie du désespoir et de la solitude. Reflets d’un monde contemporain, échos des souffrances du passé…

En 2014, il met en scène des personnages mi-humains mi-animaux. Travaillant sur du papier de chine (Whenzou) très fin, avec une trame légèrement visible qui boit les couleurs, mais qui garde une texture et une vie. Il dessine des personnages solitaires, tantôt résignés, tantôt hurlant en silence vers un ciel qui ne semble pas les entendre. Des personnages curieux, aux prises avec une souffrance qui les dépasse, qui les enferme dans un espace vide de sens, dont il ne leur est pas possible de s’échapper. Des personnages perdus au milieu de nulle part, dans un univers aux accents Kafkaïens, coloré par un contraste. Un univers qui résonne des mille et un tourments de la condition humaine.

Il joue aussi avec l’altération, la perte d’identité dans le regard de l’autre à travers l’effacement de certaines parties du visage… les masquent qui cachent mais accentuent encore la blessure, le doute et la peur. Mais aussi la volonté de s’interroger sur la fragilité et l’éphémère.

Déjà amorcé en 2013 avec les portraits « de la grande guerre », c’est de 2015 à 2017 que Lucas Weinachter nous fait plonger dans un univers ou le trait de crayon est toujours complété ou prolongé par des fils de coton à broder. Histoire de nous conduire naturellement à l’abandon, l’introspection et la rêverie Baudelairienne.

L’ensemble de ses corps brodés, sont présentés dans des thèmes qui passent des portraits, aux stigmates de l’enfance, aux réparations des corps, à l’homme-animal & à l’anatomie.
Ces fils en pointillés ou suspendus sont utilisés pour marquer les stigmates d’une vie qui se fait et se défait, les cassures à recoller, les imperfections à raccommoder, les anomalies a masquer, soulignant le propos, accentuant le mouvement… ce fil qui nous conduit naturellement à l’abandon, l’introspection mais nous ouvrent aussi par leur mouvement à l’univers des rêverie possible & nous emmènent dans un imaginaire personnel qui donne plusieurs possibilités d’interprétation.

En 2018, nous découvrons des maisons qui tombent dans une chute qu’on imagine sans fin, les usines sont renversées comme des jouets que, dans son caprice, la main d’un enfant aux yeux bandés manipule et culbute. Des bâtiments isolés dont les cheminées disproportionnées se dresse vers le ciel comme un doigt et dont la fonction improbable a été depuis longtemps oubliée par les hommes qui les ont abandonnés. D’ailleurs vu de plus près, ces bâtiments massifs, aux fenêtres étroites comme des meurtrières, ressemblent à des prisons que l’on a fuies. Fuies vers ou, pour échapper à quelle catastrophe ou aller vers quelle promesse, on ne sait pas…
Ces usines en déshérence, ces maisons qui tombent, ce sont bien sûr, celles de la lorraine ou Lucas a grandi, mais ce sont aussi les signes des profondes transformations qui affectent nos vies.

Mais également un thème sur la vanité couché sur des ouvrages anciens parsemés de pigment or. La vanité est abordée par différents aspects qui touchent aussi bien à la vie terrestre contemplative qu’aux plaisirs des sens, à la richesse et au pouvoir.

En 2019, Lucas Weinachter nous emmène dans le thème de « l’arcane sans nom ».
Des corps qui tombent dans une chute sans fin et sans résistance, ils sont en lutte entre le bien et le mal, animés de vifs conflits intérieurs. Ce sont là, les signes de grandes transformations, de renouveau salutaire, d’un nouveau départ, qui tous affectent nos vies. C’est la décision volontaire d’une reconstruction nécessaire. C’est littéralement une page qui se tourne et le début d’un nouveau cycle de vie. Ce renouveau s’annonce avec force, couché à la mine de plomb sur des ouvrages anciens.

Aujourd’hui, le travail rompt avec les thèmes précédemment explorés par l’artiste.

Nous commençons fin 2019 par admirer des paysages calmes ou désolés, représentent des arbres, des chemins, des usines ou des vestiges de lieux graves et chargés de mystères. La fragilité des supports utilisés, le plus souvent du papier Japon naturel, léger, texturé & fragile sur laquelle la mine de plomb, le fusain ou l’encre de chine viennent laisser leurs empreintes. C’est la fragilité réelle de notre monde, mais le regard porté est loin d’être grave. Si rien n’est parfait, ces paysages nous ouvrent un univers des rêveries possibles.

Et aujourd’hui en 2021-2022,
Des paysages de rêve… L’envie de retourner là ou l’histoire de rêve fantasmé s’est arrêtée et d’y rester.
La légèreté du trait nous donne cette impérieuse envie d’être au pied de ces arbres perdus dans des champs ou dans ces petites maisons isolées & mystérieuses. Ce choix du noir & blanc à la mine de plomb offre à ces nouvelles œuvres une aura intemporelle, comme pour la photographie, de celle que l’on retrouve longtemps après les avoir rangées dans des boîtes et qui font remonter de lointains souvenirs.

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